Je distinguerai d’abord deux choses. Premièrement, les nouvelles configurations familiales exigent de nouveaux récits et s’accompagnent de nouvelles fictions : romans, films, séries TV accomplissent cette fonction. Leur usage témoigne de leur utilité. Mais que traitent-elles exactement, ces fictions ? C’est en ce point que, deuxièmement, il nous faut revenir à Freud et à son texte “Le roman familial du névrosé” : il en dégage un point de butée tant du côté de la mère, que du côté du père, un point qui rend impossible la rencontre de cet homme et de cette femme. Étrange, n’est-ce pas ? Nous suivrons cette piste…
Cette expression renvoie à l’évidence anthropologique dans nos sociétés humaines et à l’évidence fantasmatique dans “la psychologie individuelle”, évidences qui s’imposent à chacun et à tous : nous sommes “nés de deux familles”. Voilà la fonction de la famille. Est-ce que cela constitue pour autant une logique “universelle” ? C’est ce que nous examinerons, avec les interprétations que Lacan énoncent au fil de son enseignement.
Il s’agit pour le praticien qui reçoit l’enfant de construire avec lui et avec ses parents les conditions pour que se mettent en marche les signifiants qui le déterminent comme sujet et qui sont fixés dans et par le symptôme. C’est notre guideline, celle de l’orientation analytique qui est le nôtre. Ceci pour qu’il expérimente que ces signifiants — les mots qui comptent et leurs articulations les uns aux autres — ne le déterminent pas tout entier. À nous d’être attentif aux surprises et aux bévues ! Car là se trouve le trésor : la pure contingence de notre condition de sujet. |