Au début de son enseignement Lacan a distingué l’amour passion imaginaire (on aime son moi idéal à travers l’autre) du don symbolique actif de l’amour : aimer l’autre dans son être, au-delà de ce qu’il apparaît être, au-delà de sa particularité. Et qu’en un sens, on ne peut à proprement parler d’amour que lorsque aimer prend le pas sur le désir d’être aimé. C’est aimer en dépit de la la séparation inscrite sur le billet d’entrée de toute relation amoureuse. Du fait de notre destinée mortelle, les histoires d’amour finissent toujours, bien ou mal. Aimer est donc en ce sens, aimer au-delà du chagrin que provoquera la mort de l’autre. On ne peut manquer d’évoquer ici qu’au coeur même de l’amour maternel, il y a l’amour plus fort que l’anticipation de la destinée mortelle de l’enfant. C’est pourquoi à l’occasion on saisit mieux ce qu’il en est de l’amour, ce qu’il en est de l’objet de son amour, quand il se termine, quand l’autre se réduit à l’objet a ou en somme quand l’amour touche à la mort. Christiane Alberti |
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